Le patois “Lo patoué”

Les Valdôtains appellent tout simplement ce parler :  patois, et c’est la langue de communication usuelle en Vallée d’Aoste, surtout dans des domaines d’activité caractéristiques de la réalité locale, tels que l’élevage, l’agriculture, ainsi que dans l’administration publique, où quand même le français occupe une position plus privilégiée.

Description

Il n’existe pas un seul et unique patois valdôtain. Chaque village a ses particularités, parfois même à l’intérieur d’une même commune on a du mal à trouver une variante homogène.

Les patois valdôtains se divisent grosso modo en deux grands groupes, les patois de la haute vallée et ceux de la basse vallée d’Aoste.
Par ailleurs, c’est à Aoste que le patois, habituellement appelé Patoué de la Veulla Patois de la ville, présente des affinités avec le français standard qui restera la seule langue officielle de la région jusqu’au début du xxe siècle.

Cette division, qui relève de la géographie, de la culture et de l’histoire valdôtaine, se reflète dans l’expression orale de ses habitants.

La haute vallée, proche de la France, présente beaucoup d’affinités avec les patois savoyards. Tandis que Le Valpelline et la Vallée du Grand-Saint-Bernard en présente avec le Valais et la basse vallée avec le Piémont.

On peut quand même affirmer que, malgré les différences parfois remarquables que l’on peut relever entre les patois valdôtains, les habitants de cette petite région–carrefour de l’Europe parviennent sans problème à se comprendre entre eux, en formant ainsi une unité d’un point de vue linguistique.

Particularités

Tout au long de son histoire, le patois valdôtain a suivi un développement différent par rapport aux deux langues limitrophes, le français et l’italien, comme :

  • pour définir les jours de la semaine, aussi bien le français que l’italien utilisent le modèle LUNÆ DIESMARTIS DIES, etc., qui a donné LundiMardi, ainsi que LunedìMartedì.
    En revanche, en patois le modèle est inverse, DIES LUNÆDIES MARTIS, s’est imposé en : deleundemarsdemëcrodedzoudevèndredesandredemèndze sont les jours de la semaine ;
  • le mot Forié indique le printemps, du latin FORAS, c’est-à-dire dehors, ce qui indique sans doute la saison où l’on sort les vaches de l’étable ;
  • le mot Tsalènde pour indiquer Noël, du latin KALENDÆ, qui était utilisé pour le premier jour de chaque mois, et par conséquent de l’année aussi. Au VIIIe siècle le début de l’année fut fixé à Noël, ce qui fit en sorte que le nom de ce jour commença à indiquer la fête aussi ;
  • certains substantifs présentent un genre opposé aussi bien à l’italien qu’au français, comme pour « La sa » (Le sel) et « Lo nét » (La nuit).

L’héritage celtique

Le patois valdôtain bénéficie également d’un héritage celtique, en raison de l’origine celtique (voire ligigurique) des Salasses, le peuple qui habitait la Vallée d’Aoste avant la conquête des Romains.

Quelques expressions celtiques (gauloises), telles que Blétsé (traire les vaches), Berrio (pierre), Modze (génisse), Bren (son de la farine), Verna (aulne), Breuill (plan lacustre alpin marécageux), Baou (étable) ont été conservées dans le patois francoprovençal valdôtain actuel.

A lire également, l’article sur Jean-Baptiste Cerlogne connu pour ses études sur la grammaire du patois francoprovençal valdôtain.


Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Valdôtain de Wikipédia en français (auteurs)
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